8 janvier 2009
Jean-Sébastien Dubé
Quel que soit le domaine d'emploi, les connaissances et les pratiques évoluent constamment. Aussi est-il de plus en plus nécessaire de garder ses compétences à jour. Plusieurs professionnels font donc appel aux programmes de formation continue de l'Université de Sherbrooke pour poursuivre ou bonifier leur formation, même s'ils sont bien établis sur le marché du travail.
C'est particulièrement vrai en médecine, souligne Gilles Voyer, directeur du Centre de formation continue de la Faculté de médecine et des sciences de la santé : «On dit qu'au bout de cinq à sept ans, 50 % des connaissances dont un médecin dispose sont périmées.» Ce besoin de mise à niveau existe tant du côté théorique que pour les habiletés pratiques, comme dans le cas de certains gestes techniques faits moins souvent, comme par exemple, intuber un patient.
Ce besoin touche aussi d'autres domaines : «Dans un contexte où la formation tout au long de la vie est une réalité, suivre un atelier en langue de calibre universitaire est un avantage», affirme Françoise Bleys, responsable du Centre de langues de la Faculté des lettres et science humaines. «Au lieu d'une boîte d'outils langagiers standard, les participants viennent chercher des savoir-faire clés pour se développer de façon autonome selon leurs objectifs propres.»
La complexité des problèmes rencontrés sur le terrain amène aussi des besoins d'expertise complémentaire. Les travailleurs font donc appel aux spécialistes de l'Université pour se former aux méthodes de nouvelles disciplines, estime quant à lui le professeur Richard Fournier, du Département de géomatique appliquée : «Il s'agit de formations adaptées à des questions pointues dans divers secteurs. Nous avons déjà offert à des épidémiologues une formation qui abordait les possibilités offertes par la télédétection.»
Un avis que partage Jean Goulet, directeur du Centre de formation en technologies de l'information de la Faculté des sciences. Pour lui, la formation continue offerte par le Centre se présente comme une autre voie vers les technologies de l'information : «On peut apprendre l'informatique d'abord et l'appliquer à un domaine particulier ensuite – la biologie ou la gestion, par exemple – mais beaucoup de gens prennent le chemin inverse. Ces gens s'aperçoivent qu'il manque un certain formalisme aux méthodes développées dans la pratique. C'est ce qu'ils viennent chercher chez nous.»
Pour Yvan Lambert, directeur adjoint à la formation sur mesure du Centre d'entreprises de la Faculté d'administration, la formation continue permettrait même à des employeurs d'être plus concurrentiels en matière d'embauche. «Avec le départ à la retraite des baby-boomers, la pénurie de main-d'œuvre au Québec sera bien réelle, dit-il. Les organisations devront user d'originalité pour déployer des stratégies d'attraction et de rétention de leur personnel.» Ceux qui offriront à leurs candidats de se former au travail auront une longueur d'avance.
La formation continue s'inscrit pleinement dans la mission de l'Université. Selon Richard Fournier, il s'agit d'une niche sous-exploitée pour la promotion de nos programmes et de nos expertises. Il évoque le potentiel de recrutement de la formation continue, signalant que les microprogrammes crédités offerts par l'UdeS deviennent parfois des portes d'entrée vers les programmes réguliers, notamment aux cycles supérieurs.
Selon Françoise Bleys, la formation continue constitue un pont très intéressant entre le monde universitaire et le monde des entreprises. Pour Yvan Lambert, cet arrimage permet d'actualiser la formation initiale en allant s'alimenter directement dans les milieux : «Un enseignant pourra notamment donner dans un cours au baccalauréat des exemples basés sur des cas qui lui ont été rapportés par des praticiens formés en entreprise.»
Ainsi, la formation continue offre des défis intéressants au personnel enseignant. En effet, enseigner dans les milieux de pratique s'avère souvent exigeant pour les formateurs, puisque les apprenants ont déjà de l'expérience. «C'est comme donner un cours à des premiers de classe : beaucoup d'intérêt, beaucoup de questions et des échanges stimulants», dit Richard Fournier.
L'offre de cours à la formation continue de l'Université de Sherbrooke est fort diversifiée et l'ensemble des facultés y contribue. Outre les cours magistraux ou pratiques, il est possible de suivre des formations à distance. Une souplesse qu'apprécient plusieurs professionnels. Pour en savoir plus, le Centre universitaire de formation continue se veut une véritable vitrine des activités de formation continue offertes à l'Université de Sherbrooke.
8 janvier 2009 (no 10)
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